DES SORCIERS ET GUERRISSEURS ET DES OPPOSITIONS DE CLASSES :
Sur beaucoup de chaines ésotériques, dans les salons festival bien être... souvent, on rencontre des intervenants étrangers, ces personnes issues des peuples natifs qui n'ont pas été coupés de leurs racines spirituelles, et ce, malgré la colonisation et la christianisation qu'on leur a servi.
Je ne vois jamais d'interviews ou de conférences du vieux rebouteux local qui parle patois, ou occitan, breton, corse... je ne vois jamais d'interview de la magnétiseuse de 80 ans, peut être dans sa blouse intemporelle, qui a accompagné ceux de son village à l'époque où il n'y avait pas de médecin, ni de sage femme, ni parfois de voiture. Enfin on voit ça parfois, mais très rarement.
Ces temps là ne sont pas si lointains et ces ainés sont, pour certains, encore là.
Pourtant, j'ai l'impression que ces personnes là, cette génération qui s'en va, est largement invisibilisée.
Est-ce un problème de classe sociale au fond? Est-ce que ces gens là sont déconsidérés comme on a déconsidéré les paysans et les gens de la terre pendant si longtemps (et comme le gouvernement le fait encore visiblement). Celles et ceux qui savent lire le ciel et le paysage sans avoir été beaucoup à l'école. Celles et ceux qui n'ont pas besoin d'instruments pour savoir quel temps il va faire demain, et quelle femme vient de tomber enceinte.
Est-ce que ces gens là sont déconsidérés parce qu'ils n'ont pas forcément fait de hautes études et ne maitrisent pas la manière de parler en public, celle de l'élite?
Quand on y réfléchit, celles et ceux qui ont pu voyager à l'étranger à la rencontre des chamanes, des hommes et femmes médecines... est-ce que ce ne sont pas surtout les gens qui avaient les moyens, les riches quoi?
Pas forcément, je sais, les saisonniers notamment savent s'en sortir financièrement pour voyager. Mais quand même, si tu vis avec un smic et que tu t'occupes de ta mère malade, même si le chamanisme t'intéresse, tu n'as pas le temps d'aller faire un stage à l'autre bout du monde, non?
J'observe, je me questionne, et au-delà de la perduration de la pensée qui a crée la chasse aux sorcières et qui continue à dénigrer nos pratiques, est-ce qu'il n'y a pas aussi on conflit de classe (j'utilise le mot classe non pas au sens marxiste mais au sens Bourdieusien)
Pourquoi on reconnait l'héritage de Blavatski et non pas celui de tous les guérisseurs qui existent depuis si longtemps?
Qu'est-ce qui fait que certains vont être reconnus, et d'autres non?
La différence est-elle juste dans le fait d'avoir écrit un livre, ou bien est-elle ailleurs?
J'observe et la majorité des intervenants connus sur les chaines you tube ésotérique/spiritualité/bien-être, m'ont quand même l'air issu des classes sociales aisées, voire très aisées.
Bref, je réfléchis à tout ça, parce que fondamentalement, une spiritualité tournée vers le ciel, qui n'est pas ancrée, n'a que peu de chance d'avoir des effets concrets sur nos vies. C'est une hypothèse basée sur ce que je "vois" au niveau des énergies, que j'explore en me questionnant, en lisant, et en vous partageant tout cela.
J'ai peut être un projet qui mijote dans ma tête à ce sujet, au sujet des anciens qui portent nos traditions énergétiques, spirituelles, celles et ceux qui portent l'âme de nos territoires, aussi divers soient-ils... affaire à suivre
Images : de Jacob dit le zouave. Qui a défrayé la chronique pour ses guérisons de groupe, à tel point qu'il y a eu des tas de satires, de chansons, et que son succès avait même un certain impact politique (les journaux et les caricaturistes s'en sont donné à cœur joie) Tu avais déjà entendu parlé de lui?
Comments